Il est possible, sous conditions, de cumuler le portage salarial avec un autre statut, comme l’autoentreprenariat. Quelles sont les spécificités de ces deux statuts ? Peut-on cumuler le portage salarial et l’autoentreprise ? Quels avantages en tirer ? L’équipe de Superindep vous répond.
Les spécificités du portage salarial et de l’autoentreprise
Qu’est-ce que le portage salarial ?
Né dans les années 1980, le portage salarial est plus ancien que le régime de l’autoentreprise. Situé à mi-chemin entre le salariat et l’entrepreneuriat, le portage salarial est une forme d’emploi alternative, très utile lorsqu’un professionnel a besoin de temps pour créer un cadre juridique solide.
Le principal avantage du portage salarial est de proposer une protection sociale similaire à celle des salariés (congés maladie, congé parental, remboursement des frais de santé…), ce qui n’est pas le cas de l’autoentreprise. En choisissant le portage salarial, en effet, vous bénéficiez du même statut qu’un salarié classique : couverture sociale complète, assurance chômage et mutuelle d’entreprise. Tout en profitant de ces avantages, le travailleur reste totalement autonome. C’est ce qui fait la force du portage salarial.
Les inconvénients c’est que toutes les activités ne peuvent pas être réalisées en portage, et que ce portage a souvent un coût important (la marge brut est moindre qu’avec une microentreprise).
Quelles sont les caractéristiques de l’autoentreprise ?
Le régime de l’autoentreprise, ou de la microentreprise, concerne les travailleurs indépendants qui souhaitent lancer leur activité et/ou qui réalisent un chiffre d’affaires "limité". Ils bénéficient d’obligations comptables et de démarches réduites, tout en ayant la possibilité de cumuler plusieurs activités.
Une fois son autoentreprise créée, le microentrepreneur paie des cotisations sociales à l’URSSAF en fonction de son chiffre d’affaires, selon un taux fixe qui correspond à son activité. Les cotisations sociales peuvent être payées mensuellement ou trimestriellement. Il est possible de bénéficier de l’ACRE, au moment de la création d’une autoentreprise, et du versement libératoire de l’impôt sur le revenu, un dispositif intéressant pour les professionnels qui paient des impôts.
L’autoentreprise est un statut qui permet de se lancer dans une activité indépendante, sans prendre beaucoup de risques. Par exemple, si vous ne réalisez pas de chiffre d’affaires pendant un mois ou un trimestre, vous ne payez pas de cotisations à l’URSSAF.
Cependant, l’autoentreprise ne propose pas d’indemnités chômage, la protection sociale est réduite et le chiffre d’affaires est limité selon l’activité exercée.
Cumul portage salarial et autoentreprise : est-ce possible ?
Il est possible de cumuler le portage salarial et l’autoentreprise. Comme un salarié, un travailleur en portage salarial peut cumuler plusieurs activités, par exemple une activité en autoentreprise. Il doit veiller à respecter le principe de loyauté, les possibles clauses d’exclusivité de son contrat et la durée maximale de travail. Si le salarié ne respecte pas la durée maximale de travail, il s’expose à une amende de 1 500 euros (ou 3 000 euros en cas de récidive) et/ou un licenciement pour faute grave. Si vous souhaitez cumuler autoentreprise et portage salarial, nous vous conseillons d’être transparent sur vos activités et vos statuts.
De plus, bien qu’il soit possible de cumuler ces deux statuts, soyez vigilant en cas de contrôle URSSAF. Si vous utilisez ces deux statuts dans le but de ne pas franchir le plafond de chiffre d’affaires autoentrepreneur, vous risquez un redressement. Il faudra donc bien pratiquer des activités distinctes
Quels sont les avantages à cumuler le portage salarial et une autoentreprise ?
Le cumul autoentreprise et portage salarial permet de tirer parti des avantages de ces deux statuts. En optant pour le portage salarial en plus, l’autoentrepreneur profite d’un statut plus sécurisé avec, notamment, une protection sociale complète et des conseils de professionnels pour développer son activité.
D’autres avantages sont à prendre en compte : par exemple, en portage salarial, il est possible de se faire rembourser ses frais de mission, ce qui n’est pas le cas en autoentreprise. De la même manière, si vous avez besoin de faire des frais pour vous lancer dans une activité indépendante, le portage salarial peut vous aider. Vous réussirez plus facilement à obtenir un prêt immobilier avec des revenus en portage salarial qu’avec votre statut autoentrepreneur.
En cumulant autoentreprise et portage salarial, vous pouvez conserver l’autoentreprise pour la facturation de vos clients particuliers (ce n’est pas possible en portage, où vous pouvez facturer vos clients professionnels et les grands comptes). L’autoentreprise vous permet alors de bénéficier des charges réduites associées à ce régime.
FAQ
✋ Quel statut pour le portage salarial ?
Le portage salarial est un statut particulier qui n’est pas toujours bien connu des indépendants et des salariés classiques. Il permet de bénéficier d’ une couverture sociale identique à celle d’un salarié classique, tout en étant indépendant. La société de portage fournit un contrat en CDD ou CDI à l’indépendant et transforme son chiffre d’affaires en salaire versé. C’est un statut avantageux pour sa couverture sociale et qui rassure certains clients.
❓ Comment diminuer ses cotisations URSSAF autoentrepreneur ?
Les cotisations URSSAF autoentrepreneur sont calculées selon un taux fixe d’après le chiffre d’affaires mensuel ou trimestriel. Sauf si vous bénéficiez de l’ACRE la première année de votre activité autoentrepreneur, il n’est pas possible de ne pas payer l’URSSAF ou de diminuer vos cotisations. Si vous avez des difficultés à payer, vous pouvez négocier des délais de paiement avec l’URSSAF en envoyant un message via la messagerie sécurisée sur le site Autoentrepreneur.urssaf.fr.
💲 Quel est le chiffre d’affaires maximum en autoentreprise ?
Le plafond de chiffre d’affaires en autoentreprise dépend de votre activité : 188 700 € pour une activité d’achat-vente, 77 700 € pour une activité de prestations de services (commerciales ou libérales). Si vous cumulez une activité d’achat-vente et une activité de prestations de services, vous ne devez pas dépasser 188 700 € pour votre CA global, en veillant à ne pas franchir le plafond de 77 700 € pour vos prestations de services.