L’entrepreneuriat au féminin, ça ressemble à quoi ?

Une bataille pour restaurer la place de la femme dans la société est en cours, menée par des millions de personnes, dans tous les domaines, en simultané. Et le monde du travail n’échappe pas au mouvement. Au cœur des entreprises comme dans l’entrepreneuriat, des changements se produisent (et c’est tant mieux !).

Parmi les indépendant·es, la proportion de femmes tend à augmenter, petit à petit. Ces dernières se lancent davantage, créent des entreprises et auto-entreprises, investissent et innovent. Elles reprennent la main sur leur vie professionnelle, la façonnent selon leurs impératifs et y trouvent un moyen de se libérer de rôles encore bien trop limitants. Décryptage donc de ce qu’est l’entrepreneuriat au féminin en 2023.

Quelques chiffres sur les femmes et l’entrepreneuriat

En France, l’entrepreneuriat s’illustre sous plusieurs formes : de l’auto-entreprise à la société grande taille, du projet en parallèle d’un emploi salarié à l’activité à plein temps, de la reconversion professionnelle à la première expérience à la fin des études. Et on retrouve de plus en plus de femmes dans chaque cas de figure.

On estime aujourd’hui que les femmes représentent :

  • 37,1 % des indépendant·es (URSSAF)

  • 37 % des créateur·rices d’entreprise (BPI Le Lab)

  • 4 entreprises individuelles créées sur 10 (INSEE)

  • 43 % des personnes lançant une activité indépendante en plus d’une activité salariée (INSEE)

  • 4 étudiant·es et jeunes diplômé·es sur 10 qui créent leur propre entreprise (INSEE)

Des chiffres qui témoignent d’un certain retard, d’une sous-représentation persistante, mais peu à peu, on y vient. On tend vers une égalité, à encourager. D’autant que les entreprises dirigées par des femmes ont tendance à être plus rentables que celles menées par des hommes : 8 % de rentabilité opérationnelle contre 5,7 %. Les entrepreneures sont également plus diplômées, 72 % d’entre elles détenant un master ou un doctorat. Elles sont donc qualifiées, elles savent entreprendre, et ce avec brio : il ne leur reste qu’à oser remplir ce rôle (avec le soutien de toute la société, cela va sans dire).

Créer son entreprise quand on est une femme

L’auto-entreprise comme premier pas dans l’entrepreneuriat féminin

Que l’on souhaite donner une nouvelle dimension à sa carrière, après des années en tant que salarié·e, ou la commencer à son compte, directement, l’auto-entreprise représente une porte attirante et accessible vers l’indépendance. Ce souhait d’indépendance, il naît de différents facteurs : de la volonté de gérer son activité et son emploi du temps comme on le souhaite, nous ; de la possibilité de choisir son salaire et son évolution comme de concilier vie professionnelle et vie personnelle plus facilement ; de l’envie de donner vie à une idée innovante et de trouver un réel sens à son travail.

Entreprendre oui, en étant accompagné·e

On observe que la recherche d’accompagnement, la préparation voire la formation sont des outils que les femmes utilisent régulièrement avant de se lancer dans leur nouvelle activité. Une démarche réfléchie qui participe sans nul doute à leur succès et épanouissement, et que des organismes et réseaux encouragent.

Parmi ces derniers, nommons Action’elles qui soutient les porteuses de projets et cheffes d’entreprise, les Mampreneurs, dédiées aux entrepreneures mères, le réseau local Les Premières, l’association Forme Femmes qui accompagne les femmes de + de 45 ans dans le retour à l’emploi et la création d’entreprise, ou encore celle des Trajectoires d’Entreprise au Féminin qui vise à rompre l’isolement des entrepreneures via un réseau et des événements réguliers.

Qu’est-ce qui freine les femmes d’entreprendre ?

Si parmi les personnes indépendantes et créatrices d’entreprises, les femmes sont encore minoritaires, c’est que la société conserve des stéréotypes qui ont la peau dure (mais que l’on apprend à déconstruire collectivement, de plus en plus activement sur ces dernières années). C’est que, dès l’enfance, les petites filles ne sont pas encouragées à prendre de la place ou à endosser la position de leader. Elles écoutent, elles suivent. Cela entraîne souvent un manque de confiance en elles à l’âge adulte, une gêne lors de la prise de parole en public pour défendre une idée, ou des difficultés à s’imaginer dans un rôle de pouvoir.

Ajoutons à cela un syndrôme de l’imposteur·rice persistant, qui mène à douter de ses capacités, à revoir ses prétentions salariales à la baisse (participant au maintien de l’écart de salaire lié au genre) ou encore à se détourner de gros projets malgré des compétences solides pour les réaliser. Un frein infondé à combattre d’urgence quand on crée son entreprise.

Des entrepreneures qui nous inspirent

Puisque le champ des possibles grandit au fil des représentations, il est crucial de mettre en lumière ces entrepreneures qui montrent le chemin. Depuis des années maintenant, elles sont nombreuses à nous partager leurs joies et leurs échecs, les leçons qu’elles tirent de leur parcours, et à nous encourager à accueillir l’indépendance à bras ouverts.

Le nom de Carole Juge-Llewellyn, la co-créatrice de Joone, nous vient notamment en tête. Parmi les têtes pensantes de la marque de couches clean et de soins de beauté pour l’enfant et la femme, Carole est une entrepreneure qui a mis la transparence et le respect du corps et de la planète au cœur de son offre. La clientèle a, bien sûr, répondu "présente", les levées de fonds également, et l’entreprise est un véritable succès. Ajoutons à cela que côté interne, Joone s’engage pour l’égalité entre les femmes et les hommes au sein de ses équipes et s’intéresse particulièrement au bien-être au travail. Carton plein pour Carole !

Justine Hutteau, fondatrice de Respire, est également un visage-clé de l’entrepreneuriat au féminin. Face à la problématique des sels d’aluminium présents dans les déodorants conventionnels (dont elle fait les frais, de manière bénigne), Justine agît : elle imagine un déo et de nombreux produits cosmétiques sains, naturels et zéro déchet. Une révolution dans le secteur, et une aventure entrepreneuriale qu’elle prend plaisir à partager sur les réseaux sociaux, où sa communauté grandit quotidiennement (108k followers sur Instagram, tout de même !).

Bien sûr, entreprendre, c’est plus simple quand on n’est pas seule, et Carole comme Justine se sont entourées pour en arriver à leur succès actuel (et elles ont très bien fait !). Le réseau, l’accompagnement et la formation sont autant de clés qui permettent de se lancer plus sereinement, et de faire ses premiers pas plus efficacement. C’est dans cette optique que la formation “Devenir freelance” de l’école Digi Atlas a été développée. En décortiquant chaque étape de la vie de freelance, elle vise à vous mettre dans de bonnes conditions pour trouver vos premières missions. Un bon coup de pouce, bienveillant et concret, pour simplifier vos débuts !

FAQ

⌛ Comment fonctionne le CPF en autoentreprise ?

Les autoentrepreneurs cotisent sur le compte personnel de formation, comme les salariés. Les cotisations payées à l’URSSAF comprennent la Contribution à la Formation Professionnelle (CFP), à hauteur de 0,10 %, 0,20 % ou 0,30 %, suivant l’activité exercée en autoentreprise. Vous pouvez consulter votre solde sur le site MonCompteFormation et utiliser vos droits dès que vous le souhaitez. Les formations sont recensées sur le site et vous pouvez vérifier le coût, le programme et les objectifs de la formation choisie.

❓ Quelles conditions pour demander un financement de formation ?

Il y a des conditions nécessaires pour utiliser ses droits à la formation en autoentreprise :

  • avoir un CA supérieur à 0 € les 12 derniers mois

  • être à jour dans le paiement de ses cotisations sociales et CFP

  • les activités de prestations de services peuvent profiter de l’ouverture de leurs droits dès leur première cotisation, mais les activités artisanales ou d’achat-vente doivent attendre un an

  • faire une demande de financement au moins un mois avant le début de la formation

💲 Comment est calculé le montant CFP d’un autoentrepreneur ?

Le montant CFP autoentrepreneur est calculé selon un pourcentage appliqué sur la déclaration de chiffre d’affaires :

  • 0,10 % : prestations de services, activités d’achat-vente

  • 0,20 % : prestations de services libérales

  • 0,30 % : activités artisanales

Le solde CPF, quant à lui, est calculé sur les cotisations CFP versées, la nature de l’activité, le code APE et la formation que vous avez envie de suivre.