SARL ou micro-entreprise, comment faire le bon choix en 2025 ?

L’entrepreneuriat a le vent en poupe : le nombre annuel de créations d’entreprises a été multiplié par plus de quatre en France entre 2000 et 2022 selon les chiffres du gouvernement. Une croissance que l’on doit au succès rencontré par le statut d’auto-entrepreneur, mais pas seulement : le nombre de nouvelles sociétés est passé de 90 000 à 290 000 sur la même période.

Vous ambitionnez de donner vie à votre idée d’activité, mais vous hésitez sur la forme juridique à choisir ? SARL ou micro-entreprise : nous vous proposons de découvrir les principales différences entre ces deux options.

Auto-entreprise et SARL : deux visions différentes de l’entrepreneuriat

Entre la micro-entreprise et la SARL, il n’existe pas qu’un écart de statut juridique, mais aussi une manière différente de concevoir l’entrepreneuriat. En effet, le micro-entrepreneur exerce son activité en nom propre, ce qui signifie qu’il ne crée pas de personnalité juridique : l’entreprise et la personne se confondent. Il n’a donc pas la possibilité de s’associer. En contrepartie, il est seul à prendre ses décisions, contrairement à la SARL qui fonctionne sur un principe démocratique – les associés devant se mettre d’accord.

La SARL, justement, désigne une forme de société commerciale (une société à responsabilité limitée) disposant de sa propre personnalité juridique, et qui nécessite de s’associer avec au moins une autre personne (et jusqu’à 100personnes!), contrairement à l’EURL et à la SASU qui fonctionnent avec un associé unique. Chacun des associés réalise un apport en numéraire ou en nature afin de constituer le capital social. En échange, il reçoit des parts sociales à la hauteur de ses apports, ainsi qu’un droit de vote en assemblée générale.

Bon à savoir
Quel que soit le statut choisi (SARL ou micro-entreprise), votre patrimoine personnel est protégé. En société, la responsabilité des associés est limitée aux apports au capital (sauf cas particulier, comme une faute de gestion), ce qui veut dire que les dettes de l’entité ne peuvent pas être remboursées sur les biens personnels. En auto-entreprise, le dirigeant est protégé depuis la réforme du 15 mai 2022 qui a contribué à la création d’un statut unique de l’entrepreneur individuel.

SARL ou micro-entreprise : des fonctionnements distincts

Ces différences de philosophie se traduisent par des dissemblances au niveau du fonctionnement de chaque statut, qu’il est essentiel de connaître pour choisir – SARL ou micro-entreprise. Tour d’horizon.

Les formalités de création d’entreprise

D’une simplicité confondante en micro-entreprise (il suffit de remplir un formulaire digital sur le guichet des formalités des entreprises ), les modalités de création s’avèrent bien plus complexes dans le cas d’une société. De fait, avant de vous connecter à la plateforme de l’INPI, il est indispensable d’ accomplir plusieurs tâches préalables :

  • Rédiger les statuts de la société.

  • Organiser le dépôt du capital social (au moins 20 % au moment de la création, le reste dans les cinq années qui suivent).

  • Obtenir une attestation de parution de l’avis de constitution dans un journal d’annonces légales.

  • Établir une liste des bénéficiaires effectifs.

Les obligations fiscales

C’est au niveau de la fiscalité que les différences se font le plus sentir. Au régime micro, vous bénéficiez de formalités allégées dès lors que vous ne franchissez pas le seuil de chiffre d’affaires(dans le cas contraire, vous passez automatiquement au régime réel d’imposition):

  • 188 700 € pour la vente de marchandises, pour la restauration et pour les activités d’hébergement.

  • 77 700 € pour les professions libérales et les prestations de services.

Les revenus sont alors imposés dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) ou des bénéfices non commerciaux (BNC), en fonction de l’activité exercée. Cela vous donne droit à un abattement forfaitaire de 34 % (activité libérale BNC), de 50 % (prestations de services en BIC) ou de 71 % (activité commerciale ou d’hébergement) censé couvrir vos charges. Le résultat net est soumis à l’impôt sur le revenu, selon le taux marginal applicable. En somme, vous n’avez quasiment rien à faire, à part reporter votre chiffre d’affaires brut sur votre déclaration de revenus.

Le régime fiscal de la SARL dépend, lui, de l’impôt sur les sociétés – avec un taux de 25 % par défaut, rabaissé à 15 % pour les petites et moyennes entreprises dont le chiffre d’affaires n’excède pas 10 millionsd’euros (le taux s’applique à la part des bénéfices jusqu’à 42500 €). Il est certes possible d’opter pour l’impôt sur le revenu, mais cette option ne peut être exercée qu’une seule fois, et pour une durée maximale de 5 ans.

Bon à savoir
Les spécificités fiscales de l’entreprise SARL rendent incontournables la tenue d’une comptabilité rigoureuse durant l’exercice et l’établissement d’états financiers lors de la clôture. Dans certains cas, le recours à un commissaire aux comptes est indispensable. Il est donc recommandé de faire appel aux services d’un expert-comptable spécialisé : le cabinet https:/www.keobiz.fr/[Keobiz] vous accompagne tout au long de la vie de votre entreprise, depuis sa création jusqu’à l’opération de cession de parts.

Le régime social

Enfin, du côté du régime social, on constate des disparités importantes :

  • La micro-entreprise dépend du régime micro-social. Les cotisations sociales sont calculées sur la base du chiffre d’affaires réalisé, et en fonction d’un taux qui varie selon l’activité exercée. Elles sont versées chaque mois ou chaque trimestre directement à l’Urssaf. Ce faisant, vous relevez du régime des travailleurs indépendants de la Sécurité sociale, avec une protection sociale limitée.

  • Les dirigeants d’une SARL versent des charges sociales pour leurs salariés, tandis que les gérants paient des cotisations sur leur rémunération (à condition d’en toucher une). Le statut dépend de la proportion de parts sociales détenues : le gérant majoritaire (plus de 50 % du capital) est considéré comme un travailleur non salarié, tandis que le gérant minoritaire ou égalitaire bénéficie d’un statut d’assimilé salarié (avec les mêmes avantages qu’un employé - exception faite de l’assurance chômage).

SARL ou micro-entreprise, comment choisir?

Compte tenu de ces dissemblances, le choix n’est pas aisé. Faut-il opter pour la SARL ou pour la micro-entreprise ?

En réalité, tout dépend de la nature de votre projet entrepreneurial. L’auto-entreprise est adaptée aux activités d’ampleur limitée, qui ne nécessitent pas d’investissements majeurs – vente de petites marchandises, prestations de services,etc.– et n’impliquent pas de devoir s’associer. La simplicité administrative du statut ainsi que ses obligations allégées en font la première marche idéale pour se lancer dans une activité.

De son côté, la SARL est en adéquation avec des projets plus ambitieux, qui supposent de s’associer et de prévoir des investissements conséquents. Elle répond aux besoins d’une activité de plus grande envergure et d’un projet mûrement réfléchi – avec, en contrepartie, des obligations plus strictes et un fonctionnement plus rigide (notamment la nécessité de faire prendre chaque décision par l’ensemble des associés).

Alors, SARL ou micro-entreprise ? La bonne nouvelle, c’est qu’ il est tout à fait possible de démarrer au régime micro – si votre activité le permet – puis de passer en société au gré de l’évolution de votre entreprise. Dans tous les cas, n’hésitez pas à vous faire accompagner par un professionnel !