Comment bien réussir sa transition de salarié à indépendant ?

Vous êtes en quête de sens, en effet vous faites partie des personnes qui sentent l’envie grandissante de quitter un CDI pour devenir indépendant. Bravo, vous avez déjà un pied dans l’engrenage. Votre expertise repose sur votre métier et/ou sur ce qui vous anime tous les jours : votre passion. On revient avec vous sur quelques notions nécessaires pour bien gérer cette transition importante qui marque le départ de votre vie d’entrepreneur tout en limitant les risques au maximum pour vous sentir serein.

Salarié VS Freelance : peser le pour et le contre

Avant de vous lancer dans l’aventure entrepreneuriale, vous avez déjà commencé à peser le pour et le contre. Force est de constater que les principales différences entre le Saint Graal CDI et la gestion d’une activité comme travailleur indépendant réside davantage dans la liberté d’actions et le confort de vie. D’accord, mais concrètement, financièrement ça change quoi ?

La situation financière d’un salarié en CDI

Le salaire mensuel

Sans doute la raison la plus forte pour laquelle vous n’êtes pas encore travailleur autonome : le salaire mensuel. Le CDI vous apporte la sécurité financière d’être rémunéré chaque mois à la même date et sans surprise du salaire convenu entre l’entreprise et vous lors de la signature ou l’avenant de votre contrat.

Les avantages en nature, sociaux et de santé

S’ajoutent à ce revenu régulier, parfois, des avantages en nature comme le prêt d’un ordinateur ainsi que d’un téléphone, voire d’une voiture selon les métiers. Vous disposez également de cinq semaines de congés payés par an à poser - presque - comme bon vous semble et potentiellement de RTT, en fonction de la convention collective.

Pour ce qui est de la santé, vous êtes affilié à la sécurité sociale et jouissez de la complémentaire santé choisie par l’entreprise pour laquelle vous travaillez. De plus, s’il vous arrive d’être en arrêt maladie, s’opère ce qu’on appelle le délai de carence, à la suite duquel la sécurité sociale prend le relai pour vous couvrir.

La situation financière d’un entrepreneur indépendant

La rémunération d’un freelance

Lorsque vous devenez prestataire indépendant, votre implication et votre détermination vous permettent de gagner autant d’argent que vous le souhaitez. En fonction de la demande du marché, vous choisissez vos clients mais également vos horaires de travail. Plus votre investissement que vous consacrerez à votre activité sera grand et plus vous vous assurerez des rentes mensuelles en accord avec cette nouvelle vie.

Le régime des travailleurs non salariés

En tant qu’indépendant vous êtes automatiquement affilié au régime des Travailleurs Non Salariés. Vous êtes donc rattaché à la Sécurité Sociale des Indépendants qui assure l’affiliation à la caisse d’assurance maladie et de maternité, à la caisse d’allocations familiale ainsi qu’à la caisse de retraite invalidité et décès. Pensez à opter pour une complémentaire santé adaptée à vos besoins.

Salarié ou Freelance ?

Salarié

Freelance

Sécurité emploi

CDI

Recherche permanente de clients

Horaires

Fixes imposés

Flexibles

Chômage

Oui

Non

Santé

Régime général

Régime spécifique

Retraite

Régime général

Régime spécifique

Rémunération

Fixe

Meilleur qu’un salarié en net

Entreprendre sereinement en choisissant bien son statut

Il existe différentes manières de travailler à son compte. De la plus simple à la plus complexe, tous les travailleurs indépendants peuvent trouver la méthode entrepreneuriale correspondant à leur activité professionnelle et la vie qu’ils souhaitent mener. Micro-entreprise, EI ou SASU, pour changer de vie et passer du statut de salarié au statut de travailleur indépendant, vous devez connaître les tenants et aboutissants des possibilités qui s’offrent à vous pour bien choisir. N’hésitez pas à faire appel à un Expert-Comptable à ce moment là de votre réflexion. Il existe même aujourd’hui des offres en ligne qui vous permettent de vous lancer en toute simplicité sans casser vos tirelires.

Une option simple pour les salariés qui deviennent indépendants est de choisir le statut de micro-entrepreneur ou de l’Entreprise Individuelle à Responsabilité Limitée, pour plus de simplicité. Que ce soit pour la gestion administrative, les obligations ou le choix du régime fiscal, tout peut se faire directement en ligne ou en s’adressant à votre Centre de Formalités des Entreprises directement.

Déposer son statut d’auto-entrepreneur ou micro-entrepreneur

Comme plus de trois millions de personnes en France, vous pouvez devenir freelance. Pour ce faire, il vous suffit d’être déclaré auprès des administrations compétentes en tant qu’auto-entrepreneur, appelé depuis peu la micro-entreprise.

La déclaration administrative

Pour devenir micro-entrepreneur c’est très simple et la démarche est gratuite. En fonction de votre activité vous effectuerez votre déclaration auprès

  • du Registre du Commerce et des Sociétés ainsi que de l’URSSAF pour une activité commerciale.

  • du Registre des Métiers pour une activité artisanale et demander l’immatriculation au CFE de votre département.

  • de l’URSSAF pour toutes les activités libérales non réglementées (développeur web, directeur artistique, rédacteur web, consultant, etc…).

Lorsque votre déclaration est faite une attestation du Répertoire SIRENE (et éventuellement un extrait Kbis en fonction de votre activité) vous seront délivrés. Vous pourrez dès lors commencer votre nouvelle vie et travailler comme indépendant.

La fiscalité de la micro-entreprise

Si vous ne vous déclarez pas en société mais bien en micro-entreprise, vous n’êtes donc pas concerné par l’impôt sur les sociétés. Deux solutions s’offrent à vous lorsque vous vous déclarez. Vous pouvez bénéficier automatiquement du régime de la micro-entreprise et payer des impôts sur votre chiffre d’affaires annuel ou vous optez pour le prélèvement libératoire de l’impôt sur le revenu et payez vos impôts chaque mois au même moment que vos cotisations.

La comptabilité d’un freelance

A l’instar des démarches administratives, la comptabilité d’un freelance est simplifiée. Vous déclarer chaque mois votre chiffre d’affaires et les dépenses réalisées dans le cadre de votre activité. Bon à savoir, si vous êtes auto-entrepreneur le régime de franchise en base de TVA vous est appliqué automatiquement. Comme dans toute comptabilité, vous devrez tenir à jour les éléments suivants :

  • un livre de recettes encaissées répertoriant chronologiquement le montant des recettes et leur provenance (le nom de votre client), le mode de règlement associé ainsi que le numéro de facture ;

  • votre facturation, vous êtes dans l’obligation d’émettre pour tout projet ou client des devis et leur facture une fois les prestations freelance réalisées (pensez d’ailleurs à mentionner " TVA non applicable, article 293B du CGI “).

Petite particularité à noter, si vous dépassez un chiffre d’affaires annuel de 10 000 euros, vous devrez ouvrir un compte bancaire dédié aux opérations de votre micro-entreprise.

Table 1. Avantage et inconvénients suivant la forme juridique
Forme Juridique Difficulté de création Responsabilité Gestion

ME/AE

★ (en ligne, formulaire simple)

Personnelle et illimitée

★ (uniquement chiffre d’affaires et TVA)

EI

★★ (proche de ME avec un peu plus d’options)

Personnelle et limitée

★★ (liasse fiscale et AGA)

EIRL IR

★★ (comme EI)

Comme EI

★★ (Comme EI)

EIRL IS

★★★★ (Comme EURL IS)

EURL IR

★★★★ (démarche payante et un peu plus importante qu’en EI)

Personne morale responsable

★★ (Comme EI)

EURL IS

★★★★ (liasse fiscale, tenu de compte plus strict, dépôt des comptes)

SASU

★★★★ (démarche longue et complexe)

Comme EURL

★★★★★ (comme EURL IS mais avec feuille de paye en plus)

CAE

★★ (choisir et adhérer à une CAE)

Comme EURL si associé

★ (pris en charge par la CAE)

Devenez entrepreneur individuel à responsabilité limité

En devenant Entrepreneur Individuel à Responsabilité Limitée, vous protégez vos biens des risques liés à l’activité professionnelle. Ce statut vous permet de distinguer légalement votre patrimoine professionnel de vos biens personnels. De plus, il vous offre la possibilité de vous acquitter de l’impôt sur les bénéfices perçus par vos missions freelance, sur option. Notez qu’il est également possible de créer une micro-entreprise à responsabilité limitée.

La déclaration administrative

Une fois que vous avez déterminé de quel Centre de Formalités des Entreprises vous dépendez (pour une EI c’est la nature de votre activité qui joue), prenez simplement rendez-vous avec une personne en charge de votre dossier qui fera le nécessaire pour vous faire naître administrativement votre Entreprise Individuelle auprès du bon organisme. La déclaration administrative en tant qu’Entrepreneur Individuel sera payante ou non en fonction de votre activité.

La fiscalité d’une EIRL

En termes de régimes fiscaux si vous créez votre Entreprise Individuelle, le régime classique d’impôt sur le revenu s’applique par défaut. Cependant, vous pouvez choisir le régime de l’impôt sur les sociétés (IS) à condition d’opter pour un régime réel d’imposition.

La comptabilité de l’Entreprise Individuelle

L’Entreprise Individuelle à Responsabilité Limitée est soumise à des obligations comptables et de gestion. Dans le cadre d’une activité professionnelle vous êtes tenu de respecter la tenue d’une comptabilité autonome; celle-ci doit suivre les règles applicables aux commerçants.

Certaines obligations de gestion entrent en vigueur dès lors que vous êtes entrepreneur individuel, cela dépend de votre régime fiscal et de votre activité. Il en est de même pour votre régime social.

Être accompagné pour plus sécuriser le changement

Devenir travailleur indépendant après avoir été salarié pendant plusieurs années demande une grande force de caractère. Un changement important s’opère dans votre vie et vous avez donc beaucoup de choses à gérer ; assurer ce nouveau départ, gérer les formalités administratives, continuer de vous forger votre réseau pour prospecter au maximum et vous assurer d’avoir un portefeuille clients en expansion, parfois même vous formez à certaines notions qui jusqu’à maintenant ne faisaient pas partie de votre scope de compétences.

Pour vous focaliser sur l’essentiel : le développement de votre activité et de vos missions freelance, n’hésitez pas à vous renseigner sur les divers acteurs qui vous soutiennent dans cette aventure. L’Etat peut vous octroyer des aides pour investir dans du matériel informatique, les organismes comme BPIFrance accompagnent les créateurs d’entreprise dans leurs démarches, entourez-vous de juristes, de notaires, de comptables, des bons outils etc… pour toutes les formalités qui dépassent votre champ de connaissances. Ces experts dans leur domaines seront de bons conseils et vous permettront d’avoir l’esprit plus tranquille pour démarrer votre activité.

Article écrit par l’Expert-Comptable.com

l’expert-comptable.com

FAQ

❓ Peut-on créer une micro-entreprise en étant salarié ?

Oui, le statut d’un auto-entrepreneur peut se cumuler avec une activitée salarié, même en CDI. Un micro-entrepreneur est un travailleur non salarié inscrit à la SSI. Il est possible de cumuler cela avec une activitée salarié en CDI.

👩‍💻 Qu-est-ce qu’une micro-entreprise à responsabilité limitée ?

Une micro-entreprise est une forme simplifiée d’une Entreprise Individuelle. Comme elle, elle peut être à responsabilité limitée. Cela permet d’affecter un budget et des biens finis pour l’activité professionnelle. En cas de faillite, ils pourront donc être saisis par les créanciers pour le remboursement des dettes, évitant ainsi la saisie de ses biens personnels.